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Il sort.

Madame Grosbois, sortant pour accompagner le comte et à Gabrielle, qui entre. — Mademoiselle Gabrielle, à votre comptoir. Il y a un client.

Phèdre est entrée sur ces derniers mots. Amaury est sorti, accompagné par madame Grosbois.

Scène IX

Le Brison, Phèdre, Gabrielle, puis Etienne, puis Madame Grosbois.

Phèdre. — Ça va bien ?

Le Brison. — Tu es en retard !… D’où viens-tu ?

Phèdre. — La barbe !… Je t’ai déjà défendu de me demander ça. Ça va bien ?

Le Brison. — En ce cas, ça va bien… Et j’ai loué la maison.

Phèdre. — De Ker-Kerzoec.

Le Brison. — C’est même un château.

Phèdre. — A qui as-tu loué ça ?

Le Brison. — A ce monsieur.

Phèdre. — Combien ?

Le Brison. — Rien du tout !… Quelques réparations à faire… Un château historique.

Phèdre. — Tu t’es encore fait voler.

Gabrielle. — Vous désirez, monsieur ?

Le Brison. — Oh ! rien, mademoiselle… J’attends un ami… (A Phèdre.) Charmante, tu as vu ? C’est la petite pour qui vient Rudebeuf.

Phèdre. — Oui Herlaut m’a mise au courant, mais je n’y coupe pas.

Le Brison. — A quoi ?

Phèdre. — A ça ! L’an dernier, Rudebeuf furetait dans tous les garages. Un beau jour, il t’a soufflé un mécanicien. Songe au circuit. Ouvre l’œil.

Etienne, qui vient d’entrer, à Gabrielle. — Dis-donc, ce type-là, c’est-y Rudebeuf ?

Gabrielle. — Non. Et quand il viendra, tu ne feras pas de chichis.

Etienne. — Attends qu’y vienne.

Phèdre, à Le Brison. — Qui est ce garçon-là ?

Le Brison. — Je ne sais pas. Pourquoi ?

Phèdre. — Pour rien… Il est bien.

Madame Grosbois, rentrant, à droite. — Excusez-moi, monsieur le Baron, je suis débordée, je n’ose espérer que vous veniez ici pour une limousine.

Le Brison. — Non, j’attends un ami, M. Rudebeuf.

Etienne. — Ah ! Monsieur est un ami de M. Rudebeuf ?

Le Brison. — Comment ?

Madame Grosbois. — Etienne, rentrez à l’atelier.

Etienne. — Je demande poliment à Monsieur s’il est un ami de M. Rudebeuf.

Le Brison. — Oui. Pourquoi ?

Etienne. — Parce que vous pourrez lui dire de ma part, de la part du mécanicien Etienne, que c’est pas une raison parce qu’on est millionnaire, pour s’imaginer qu’on peut acheter les consciences.

====Scène