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Oh !

Justin. — C’est moi qui tout à l’heure lui ai ordonné de dire des grossièretés à sa fiancée. C’est moi qui lui ai suggéré qu’il était un singe des forêts d’Amérique.

Boriquet. — Un singe, moi !

Justin. — Oui et à Mademoiselle qu’elle était une gitane espagnole et qu’elle devait danser la cachucha !

Francine. — Oh ! le misérable !

Valencourt. — Et pourquoi faisais-tu ça ?

Justin. — Parce que je voulais faire manquer le mariage de Monsieur afin de le garder toujours à mon service.

Boriquet. — Oh ! mais je vais le tuer ! je vais le tuer !

Valencourt. — Laissez ! Eh bien, êtes-vous convaincu ?

Boriquet. — Oh ! je suis indigné…

Francine. — Nous endormir, nous… et un domestique.

Boriquet, lui montrant le poing. — Scélérat !

Francine. — Quand je pense qu’il aurait pu abuser de moi !

Boriquet. — Non, ça, il n’y avait pas de chances…

Valencourt. — J’espère qu’après ça, Boriquet, vous restez toujours mon gendre.

Il lui tend la main.

Boriquet, il lui prend la main. — Ah ! docteur !… si mademoiselle y consent…

Emilienne. — Dame, vous avez été bien désagréable tout à l’heure… mais puisque c’était par procuration…

Elle lui tend la main au-dessus de la tête de Justin.

Boriquet. — Ah ! mademoiselle, que vous êtes bonne…

Il lui serre la main.

Valencourt. — Eh ! bien, et lui, qu’est-ce que nous allons en faire ?

Boriquet. — Lui, je vais le mettre à la porte séance tenante.

Valencourt. — Ecoutez ; non ! puisque je le tiens, je vais vous en faire un domestique modèle. (A Justin.) Justin, je te suggére de renoncer à jamais à exercer ta perfide influence sur aucun de tes maîtres et de les servir toujours comme le plus zélé des domestiques.

Justin. — Je le ferai.

Valencourt. — Et maintenant, pour ta punition, tu vas répéter pendant une heure : "Je suis un misérable ! je suis un misérable ! "

Justin, à genoux, se frappant la poitrine. — Je suis un misérable ! Je suis un misérable !

Emilienne, pendant que Justin continue son chapelet. — Oh ! le malheureux !

Valencourt. — Laisse donc, c’est la peine du talion !

Justin. — Je suis un misérable ! Je suis un misérable ! Je suis un misérable !

Il continue un peu après le baisser du rideau.

RIDEAU