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Acte II

Même décor qu’au premier acte

Scène première

Angèle, Gusman

Au lever du rideau, Angèle, toujours endormie, est dans la position où nous l’avons laissée à la fin du premier acte. La lampe est toujours baissée. Tout à coup, sur la fenêtre éclairée par le clair de lune, on voit se dessiner une silhouette et Gusman paraît.

Gusman, ouvrant la fenêtre à deux battants et s’appuyant du dehors sur la balustrade. — Sophie n’a pas oublié ! elle a laissé la fenêtre entr’ouverte… d’ailleurs, pour une question d’amour, une femme n’oublie jamais ! Il s’agit d’enjamber maintenant ! ouste !… (Il enjambe la balustrade et s’accroche.) Oh ! allons bon ! il y a quelque chose qui a craqué… je me suis accroché !… Oh ! bien, s’il y a une déchirure… avec une bonne reprise !… Pristi ! il fait noir ici… Tiens ! pourtant la lampe n’est pas complètement éteinte… (Il se dirige vers la lampe sans voir le fauteuil où dort Angèle et se cogne dedans.) Oh ! (Il tâte et sa main vient donner sur la figure d’Angèle.) Qu’est-ce que c’est que ça ?… j’ai touché quelque chose de chaud… Ah ! mon Dieu… C’est peut-être la chienne qui s’est glissée dans le salon… (Tout en s’en allant sur la pointe des pieds.)