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Acte II

Un salon de campagne, toujours au Parc des Princes. Portes à droite, premier et deuxième plans. — À gauche, premier plan, une cheminée. — Deuxième plan, une porte. Au fond, grande baie donnant sur le jardin. — À droite, derrière le canapé, une chaise volante. À gauche, un guéridon, avec une chaise de chaque côté.

Scène première

Tiburce, puis Amandine, puis Lanoix.

Tiburce, assis au petit guéridon, fait de la tapisserie dans un canevas qui représente un zouave. — Oh ! que c’est bête la vie. On admet qu’un amant aime sa maîtresse, et on n’admet pas qu’un domestique aime sa maîtresse… pourtant le mot est le même !… Où est la nuance ?… Ah !… Amandine… tu ne m’as pas compris. (Se levant.) Ce que j’aime en toi… c’est ta surface… on doit aimer pour deux avec toi… tu fais du profit… Mais un jour, j’ai eu l’audace de t’avouer mon amour… Tu m’as appelé Ruy-Blas !… Et tu m’as envoyé promener ! Alors, pour me consoler… il ne me reste plus de temps en temps, quand tu n’est pas là, qu’à faire quelques points dans ta tapisserie, dans ton zouave… (Se rasseyant.) Je sais bien que tu défais chaque fois mes points… mais ça m’est égal, je recommence et ça me fait du bien.