Rédillon, entrant vivement. — Ce n’est pas possible ! Vous ! Vous ! chez moi… Comment ?…
Il l’invite à s’asseoir.
Lucienne, s’asseyant près de la table. — Ca vous étonne ? Ah ! moi aussi, allez !
Rédillon, bas à Gérôme. — Dites à la personne qui est là que je m’excuse de ne pouvoir aller la retrouver, mais qu’une affaire importante… ce que vous voudrez, et une fois qu’elle aura fini de s’habiller, reconduisez-la !
Gérome. — Compris !
Il frappe à la porte de droite.
Voix d’Armandine. — On n’entre pas !
Gérome. — Très bien !
Il entre à droite.
Scène V
Lucienne, Rédillon, puis Gérome, Armandine
Rédillon. — Vous ! Vous ici !
Lucienne. — Moi ! Vous devez être au courant, n’est-ce pas ?
Rédillon. — Non !
Lucienne. — Comment ! Si je suis ici, vous devez bien deviner…
Rédillon. — Quoi ?
Lucienne, se levant et passant 2. — J’ai surpris mon mari cette nuit en flagrant délit d’adultère !
Rédillon. — Non !… Dieu ! Et vous venez m’aimer !…
Lucienne. — Je n’ai qu’une parole !
Rédillon, lui prenant les mains et la faisant asseoir sur le divan. — Ah ! Lucienne ! Que je suis heureux ! Disposez de moi ! Prenez-moi ! Je suis à vous !
Il s’assied à côté d’elle.
Lucienne. — Non, pardon ! C’est moi qui viens vous dire ça !
Rédillon. — C’est ce que je voulais dire.
Gérome, au fond. — Chut !
Rédillon. — Quoi ?
Gérôme fait signe de la main de s’écarter, parce qu’Armandine va passer et ferme la porte du fond.
Rédillon. — Bon !
Lucienne. — Qu’est-ce que c’est ?
Rédillon, se levant. — C’est une personne qui va passer ! Tenez, dissimulez-vous derrière moi, il est inutile qu’on vous voie !
Lucienne, qui s’est levée, se dissimule dans le dos de Rédillon qui, debout, regarde le fond. On voit Gérôme qui accompagne Armandine habillée. Elle fait un petit bonjour de la tête à Rédillon qui lui répond d’un petit signe de tête, et disparaît.
Lucienne. — Eh bien ?
Rédillon. — Chut ! Attendez ! (Gérôme reparaît, ouvre la porte du fond et fait signe qu’elle est partie en tapant de sa main gauche sur le