À ce moment Maggy, sans se douter que son mari est là, entre carrément en scène. Elle est en robe de chambre, son bonnet à trois pièces sur la tête. En reconnaissant son mari, elle pousse un cri étouffé et se précipite d’où elle vient. Au cri, Soldignac retourne la tête, mais Vatelin, qui a devancé son intention, lui attrape la tête de ses deux mains et la ramène face à lui.
Soldignac. — Aoh ! What is it ?
Vatelin. — Je vous demande pardon,… mais c’est ma femme, elle était dans une tenue, alors…
Soldignac. — Ah ! oui, oui, pardon. Aoh ! vous avez bien fait.
Vatelin. — N’est-ce pas ! Tenez ! Venez donc faire une partie de billard.
Il le prend par le bras et l’entraîne.
Soldignac. — Aoh ! yes ! je veux ! Très bien !…
Il prend son chapeau.
Vatelin, à part. — Je n’ai que ce moyen-là de m’en débarrasser.
Soldignac. — D’abord, ici, nous devons gêner madame.
Vatelin. — Vous êtes trop modeste ! parlez pour vous.
Soldignac. — Aoh !
Vatelin, à part. — Je fais cinq carambolages et je lâche. (Haut.) Allons !
Soldignac. — Allons !
On frappe au fond.
Vatelin. — Qu’est-ce que c’est encore ?
Soldignac. — Entrez !…
Vatelin, à part. — Comment, "Entrez !"… Eh bien ! il en a un toupet !…
Il descend un peu à droite.
Scène XIII
Les Mêmes, Rédillon
Rédillon, le sac qu’il avait emporté à la main. — Je vous demande pardon, messieurs !
Vatelin. — Rédillon, lui !
Rédillon. — J’ai dû me tromper de sac tout à l’heure. (Reconnaissant Vatelin.) Ah ! Vatelin ! Comment, vous ici ?
Il pose le sac sur la chaise près de la table.
Vatelin. — Hein ! oui ! c’est moi. Un train que j’ai manqué,… je vous expliquerai cela. Tenez, allez donc faire une partie de billard avec monsieur.
Il le pousse vers Soldignac.
Rédillon. — Avec monsieur ?… Mais je ne le connais pas.
Vatelin. — Monsieur… Soldignac, monsieur, Rédillon. Allez faire une partie de billard !
Rédillon, se défendant. — Moi ? mais je ne sais pas y jouer.
Vatelin. — Ca ne fait rien ! Il sait lui, il vous montrera.
Rédillon, passant n° 3. — Mais pas du tout ! D’abord, je suis pressé ! je suis attendu !
Il s’assied sur le canapé.