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Acte III

Même décor que dans les deux premiers actes

Scène première

Ribadier, Thommereux

Thommereux, assis à droite de la table. — Alors, mon pauvre vieux, tu te bats !…

Ribadier, assis dans un fauteuil. — Oui !… Et quel duel ! Un duel où je dois faire tous les honneurs ! Entrez donc, vous êtes chez vous… Comme c’est gai !… Enfin, n’importe ; écoute mon cher, je ne me fais pas d’illusions, on ne sait ni qui vit ni qui meurt ! J’espère pourtant que ça se terminera bien !

Thommereux. — On ne sait jamais !

Ribadier. — Merci ! Si cependant l’issue ne devait pas être heureuse, prends cette lettre ! Elle contient mes dernières volontés !

Thommereux. — Tes dernières volontés ?

Ribadier. — Oui ! On ne se figure pas combien c’est pénible d’écrire ces choses-là… Surtout quand il s’agit de soi… (Lui tendant la lettre.) La voilà !… J’ai pensé à toi…

Thommereux. — Eh ! quoi ! est-il possible ?

Ribadier. — Oui ! Pour la remettre à ma femme dans le cas où l’éventualité que nous appréhendons se produirait.

Thommereux. — Ah ! bon… (À part.) Ça m’étonnait aussi de sa part !

Ribadier. — Puis-je compter sur toi ?

Thommereux. — N’aie pas peur !… pas plus tard que demain, elle les aura.