Marcelle. — Vous êtes témoin qu’il me chasse de chez lui ! qu’il m’a dit de quitter la maison.
Follbraguet. — Ah ! oui, alors ; ah ! oui !
Marcelle. — Oui ? eh bien, non, je ne m’en irai pas ! Tu oublies que tu as mis le bail à mon nom… à cause de tes créanciers… Je suis ici chez moi ! C’est à toi d’en sortir !
Follbraguet. — Oui ? Eh bien, je te prends au mot ! Je la quitte, la maison ! je suis bien bête de me crever à travailler pour toi ! Tu veux avoir tous les droits ? Eh bien ! à toi aussi les charges ! Tiens, voilà mes instruments, voilà mon client, moi je donne ma démission. Va ! Va ! travaille à ma place !…
Marcelle. — Moi !
Vildamour, terrifié par la perspective. — Oh ! non !
Marcelle. — Plus souvent ! C’est bon pour toi ! Aller fourrer mes doigts dans n’importe quelle bouche dégoûtante, ça me répugnerait trop !
Follbraguet, tout en enlevant rageusement son veston de travail qu’il remplace par son veston de ville, qu’il décroche d’un placard, ainsi que son chapeau.) Oui, n’empêche que c’est grâce à ces bouches dégoûtantes (instinctivement il indique Vildamour) dans lesquelles je fourre mes doigts, que je peux te payer des toilettes et des « tulle, tulle, tulle ». Désormais, tu t’arrangeras pour gagner ça toi-même, moi, je tire ma révérence !
Marcelle. — À ton aise ! Seulement, je t’avertis, ce soir tu ne me retrouveras pas à la maison !
Follbraguet. — Et moi non plus ! Adieu !
Marcelle. — Adieu !
Vildamour, qui a suivi avec angoisse toute cette fin de dialogue, se levant, et tout affolé de se voir abandonné à lui-même avec tout cet attirail dans la bouche. — Eh ben !… eh ben !… Eh ben !…