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Madame d’Herblay.

Tiens ! il est aimable ! (À Aubin.) Vous permettez, monsieur ?

Aubin[1].

Faites donc… madame.

Madame d’Herblay, présentant son dos à Moulineaux.

Vous voyez, ce corsage me va très mal, il plisse.

Moulineaux, avec conviction.

Ah ! Oui !… oui, il plisse énormément.

Madame d’Herblay.

C’est beaucoup trop large… C’est sans doute vous qui l’avez coupé… Il faudrait que vous me le recoupiez.

Moulineaux, ahuri.

Moi ?…

Madame d’Herblay.

Oui, et tout de suite parce que c’est pressé.

Moulineaux, même jeu.

Ah ! il faut que je coupe…

Aubin.

Eh ! bien, oui, Qu’est-ce qui vous arrête ?

Moulineaux.

Moi ? Ah ! rien du tout… Ah ! vous voulez que je coupe… attendez. (Il va prendre les ciseaux et commence à tailler la jaquette.) Qu’est-ce que je vais faire, mon Dieu !

Madame d’Herblay.

Ah ! mon Dieu ! qu’allez-vous faire ?

Moulineaux.

Oui ! c’est précisément ce que je… Mais c’est vous qui voulez que je coupe ?…

Madame d’Herblay.

Non… Vous avez vu ce qu’il y a à faire, vous l’en-

  1. M. 1 — D. 2 — A. 3.