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Madame Aigreville.

Oh ! le mari de madame Aubin… que j’ai vue tout à l’heure, une femme charmante… (Brusquement.) Et votre eczéma, comment va-t-il ?

Aubin, ahuri.

Plaît-il ?

Madame Aigreville.

Je dis votre eczéma, comment va-t-il ?

Aubin, il gagne la droite en inspectant ses mains dans tous les sens.

Mais je vous demande pardon, je n’ai pas d’eczéma !

Madame Aigreville.

Oh ! excusez-moi. (À part.) J’ai eu tort de lui en parler, ça a l’air de lui être désagréable ! Deuxième impair ! (Haut.) Je vois, monsieur, que j’ai fait un ana… un anana… un anachronisme, comme dit mon gendre. Je le retire.

Aubin.

Un anachronisme ? Mais il n’y a pas d’anachronisme là-dedans !

Madame Aigreville.

Ah ! vous êtes trop indulgent ! (À part.) Allons, je ne suis pas fâchée d’avoir vu le mari. (Saluant.) Monsieur…

Aubin, saluant.

Altesse…

Sortie de madame Aigreville.



Scène XI

AUBIN, MOULINEAUX.
Aubin.

Eh bien ! elle est très bien, la grosse reine ! Qui est-ce qui dirait tout de même, à la voir comme ça… Elle a