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ACTE DEUXIÈME


L’entresol de la rue de Milan. — Porte, au fond, dont la serrure est forcée, et donnant sur le palier de l’escalier visible au public. — De chaque côté de la porte d’entrée, une chaise. — Au fond, à gauche, non loin de la porte, un mannequin avec une robe de femme. — Portes à droite et à gauche, 2e plan. — À droite et à gauche, 1er plan, établis de couturière, sur lesquels se trouvent pêle-mêle, cartons, pièces d’étoffe, gravures de mode, ciseaux, etc. — À gauche, près de l’établi, une chaise. — À droite, un canapé.


Scène première

Au lever du rideau la scène est vide, puis Moulineaux paraît au fond.
MOULINEAUX, seul.

L’entresol, c’est bien ici. Tiens ! la serrure est détraquée ! Eh ! bien, c’est agréable !… la porte ne ferme pas. Il faudra que je dise à Bassinet de faire réparer cela. (En se retournant vivement, il se trouve nez à nez avec le mannequin ; instinctivement, il salue.) Une dame !… Non c’est un mannequin. C’est juste… l’ancien appartement d’une couturière… Bassinet m’a prévenu… J’arrangerai tout cela… Ca sera très gentil tout de même, une fois débarrassé… C’est égal, c’est mal ce que je fais… quand on a comme moi une femme charmante… J’ai des remords… J’ai des remords, mais je ne les écoute pas.