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Madame Aigreville.

Vraiment, et quand ça ?

Yvonne.

Cette nuit ! cette nuit même ! (Se levant.) Et peut-être beaucoup d’autres nuits, sans que je m’en aperçoive.

Madame Aigreville.

Comment ! sans que tu t’en aperçoives ?… il me semble que ça se voit… surtout la nuit…

Yvonne.

Comment ?

Madame Aigreville.

Dam ! Où est votre chambre ?

Yvonne.

Laquelle ! la mienne ?

Madame Aigreville.

La tienne, la sienne ! enfin la vôtre.

Yvonne, passe au 2.

Moi je suis là,… et mon mari, là !

Madame Aigreville.

Hein ! comment, toi là,… et ton mari… Au bout de six mois !

Yvonne.

Oh ! c’est comme cela depuis longtemps !

Madame Aigreville, vivement.

Mais, c’est un tort ! un très grand tort ! Vois-tu, la chambre commune, c’est la sauvegarde de la fidélité conjugale !

Yvonne.

Oui ?

Madame Aigreville.

C’est même ce qui fait la force des unions libres, ça ! Mais, ma chère enfant, c’est élémentaire, c’est mathématique !