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s’est endormi sans belle-mère… et qu’on en trouve une à son réveil !… il y a toujours un moment… Embrassez-moi, belle-maman… (Madame Aigreville lui passe ses bras autour du cou.) Oh ! mais ne me secouez pas trop… parce que quand on vient de dormir…

Madame Aigreville.

Vous venez de dormir ?

Moulineaux.

À peine…

Madame Aigreville.

Ca se voit… vous avez la figure d’un homme qui a trop dormi !…

Moulineaux.

Allons donc ?… Eh ! bien vrai, vous êtes physionomiste.

Madame Aigreville, éclatant en sanglots.

Ah ! mes enfants… mes enfants… que je suis heureuse de vous revoir.

Moulineaux.

Eh bien ! qu’est-ce qui vous prend ! (À part.) Elle a le retour mouillé, belle-maman !

Yvonne.

Ne pleure pas, maman.

Madame Aigreville, sanglotant.

Je ne pleure pas…

Moulineaux, à part.

Non, merci ! Elle pleut !

Madame Aigreville.

C’est l’émotion de vous revoir !… Ce cher Moulineaux, il a maigri, il a maigri… (À Yvonne.) Il est vrai que de ton côté, au contraire… Ah ! Moulineaux, le mariage a du bon !… Pourquoi êtes-vous en habit noir, vous allez à un enterrement ?