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Moulineaux.

Est-ce qu’il sait… Il n’est pas médecin. Je te dis qu’il est perdu !

Bassinet, tressautant.

Je suis perdu, moi !

Moulineaux.

Mais oui… seulement on a voulu vous cacher la situation… (À part.) Ma foi, tant pis, il en crèvera s’il veut !

Il remonte.
Bassinet.

Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce qu’il dit !…

Yvonne, avec intention.

Hélas ! c’est même pour cela que mon mari a passé la nuit auprès de vous.

Moulineaux, à part.

Là ! v’lan ! aïe donc !

Bassinet.

Il a passé la nuit auprès de moi, lui ?

Moulineaux.

Mais oui ! Vous ne vous en êtes pas aperçu ? (À Yvonne.) Laisse-le donc, tu vois bien qu’il a le délire ! (Bas à Bassinet, marchant sur lui.) Mais taisez-vous donc ! vous ne sentez donc pas que vous faites des impairs ?

Il remonte et vient au 1.
Bassinet, à part.

Décidément, c’est lui qui est malade, le docteur !

Yvonne, passe au 2.

Allons, monsieur Bassinet, soignez-vous bien. C’est égal ! vous avez bien bonne mine pour un homme à l’agonie… Il est vrai qu’elle dure depuis si longtemps !

Moulineaux, no 1.

Oui, c’est… c’est une agonie chronique…