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mots !… Je vous dis que je veux causer seul avec ma femme, il me semble que j’en ai le droit !

Madame Aigreville.

Non !

Moulineaux, la voix rauque, étouffant un cri de rage.

Oh !

On sent qu’il est sur le point d’étrangler sa belle-mère, il se réprime, il remonte au fond à grands pas, puis redescend à l’extrême gauche.
Yvonne.

Ma mère, consentez à ce qu’il demande… Que monsieur n’ait rien au moins à nous reprocher !

Madame Aigreville.

Mais je te connais, tu vas te laisser entortiller !

Yvonne.

Ne craignez rien.

Madame Aigreville.

Soit, je vous laisse. Vous ne direz pas que je n’y mets pas du mien… Et toi, ne plie pas !… (À part.) Ah ! la pauvre enfant ! dire que si je n’étais pas là… elle serait déjà réconciliée !… (Faisant la moue à Moulineaux.) Hou !

Elle sort 2e plan à gauche.

Scène V

YVONNE, MOULINEAUX, puis MADAME AIGREVILLE.
Moulineaux, au bout d’un temps, et après le départ de madame Aigreville, se dirige à pas lents et silencieusement vers Yvonne qui est à l’extrême droite, puis très calme.

Écoute, Yvonne, oublie un moment que tu as une mère et crois-moi… Ces deux femmes, c’est le secret de M. Aubin et pas le mien. Je ne les connais pas… Quand je te dirai que ce sont deux… deux sujets, là… J’ai été appelé là-bas comme médecin… pour un cas pathologique très curieux… de la médecine compa-