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Emma, s’asseyant sur la chaise près de la fenêtre. — Et maintenant, monsieur, vous allez me faire la cour !…

Hector, à part. — Hein ?… que je… ? mais, elle est folle ! (Haut.) Quoi ! vous voulez que… ?

Emma, gracieusement, se levant et descendant à lui. — Je vous en prie, monsieur… mais, d’abord, je ne veux pas que vous ignoriez quels sont mes sentiments à votre égard.

Hector, saluant avec un peu de fatuité. — Oh ! madame ! (A part.) C’est une femme romanesque ! une Juliette à la recherche d’un Roméo !

Emma, gracieusement, et un peu gênée. — Monsieur ! vous êtes laid…

Hector. — Hein ?

Emma, plus gracieusement encore. — Ne m’interrompez pas !… Vous êtes laid, commun, vous avez l’air un peu bête, vous commencez à prendre du ventre, vous ne me plaisez pas du tout, pas du tout, pas du tout.

Hector, ahuri. — Mon Dieu ! madame… vous… vous êtes bien aimable… oui ! je… (A part.) Oh ! je la trouve un peu crue dans ses compliments.

Emma, toujours gracieuse. — Voilà votre portrait, monsieur…

Hector, piqué. — Il manque un peu d’idéalisme.