Page:Feydeau - On purge bébé !, 1910.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chouc durci ! du celluloïd ! soit ! Quoique au fond rien ne vaut la porcelaine ! le seul défaut, c’est la fragilité ; eh ! bien, du moment qu’on a paré à cet inconvénient ! Tenez, d’ailleurs, vous allez voir. (Voulant aller à la table dont Chouilloux lui obstrue le chemin.) Pardon !

Chouilloux, ne comprenant pas où il veut en venir et s’effaçant dans le sens du mouvement de Follavoine.

Pardon !

Follavoine, indiquant son vase sur la table.

Non, je vais…

Chouilloux, s’effaçant pour le laisser passer.

Ah ! pardon !

Follavoine, prenant le vase sur la table.

Vous allez voir la solidité. (Il élève le vase en l’air comme pour le lancer par terre, puis se ravise.) Non ! ici, avec le tapis, Ça ne prouverait rien !… mais là, dans le couloir, c’est du plancher… Vous allez voir ! (Il est allé, tout en parlant, ouvrir la porte du fond toute grande et redescend avec son vase devant le trou du souffleur, à côté de Chouilloux. — Indiquant à Chouilloux le point où il faut regarder.) Là-bas, monsieur Chouilloux ! (Chouilloux fait mine d’y aller. Follavoine le retenant.) Non, restez ici, mais regardez là-bas ! (Au moment de lancer son vase.) Suivez-moi bien ! (Le balançant pour lui donner de l’élan) Une !… deux !… trois !… (Lançant le vase et pendant sa trajectoire.) Hop ! Voilà.

Au moment même où il dit « voilà ! » le vase tombe et se brise ; les deux personnages restent un instant bouche bée, comme stupéfiés.