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que… ton seau de toilette ! c’est-à-dire un objet vil, bas, qu’on n’étale pas, qu’on dissimule !… (Avec l’admiration qu’on aurait pour un objet d’art, tendant son vase en lui faisant comme un socle de l’extrémité de ses cinq doigts.) Tandis que ça, c’est…

Julie, lui coupant la parole et tout en redescendant vers la droite.

« C’est, c’est »… un pot de chambre ! c’est-à-dire un objet vil, bas, qu’on n’étale pas, qu’on dissimule.

Follavoine, descendant près de sa femme et avec lyrisme.

Oui, pour toi, pour n’importe qui, pour les profanes ; mais pour moi c’est quelque chose de plus noble, de plus grand, que je ne rougis pas d’introduire ici ! C’est le produit de mon travail ! un échantillon de mon industrie ! ma marchandise ! mon… gagne-pain !

Julie, avec une petite révérence gouailleuse.

Ah ! bien, mange, mon ami ! mange !

Elle gagne la droite.
Follavoine, allant déposer son vase sur le petit guéridon à gauche du canapé.

Oui ! Blague ! Blague ! Tu ne blagueras pas toujours ! Quand nous nous en ferons trois cent mille livres de rente… !

Julie, adossée contre la table de droite et tout en faisant passer son seau de son bras droit fatigué à son bras gauche.

Trois cent mille livres de rente de pots de chambre ?

Follavoine, allant rejoindre sa femme.

De pots de chambre, parfaitement ! ça t’étonne et