Page:Feydeau - On purge bébé !, 1910.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

va falloir le purger… j’en suis malade d’avance…

Follavoine, qui, déjà, a ouvert le battant droit de la bibliothèque, en se retournant, apercevant le seau abandonné par Julie au milieu de la scène. Appelant.

Julie ! Julie !

Julie, de la même voix dolente.

Quoi ?

Follavoine, indiquant le seau.

Je t’en prie ; ton seau !… Je t’assure, je l’ai assez vu !

Julie, furieuse, tout en redescendant chercher son seau.

Eh ! quoi, « mon seau, mon seau ! » toujours « mon seau ! »… « Chouilloux, mon seau !… mon seau, Chouilloux ! » on n’entend que ça !

Follavoine

Mais, sacristi ! un cabinet de travail n’est pas un endroit pour promener des seaux de toilette !

Tout en parlant, il a tiré de sa bibliothèque un vase de nuit qu’il exhibe juste sur ces derniers mots.

Julie, se calmant aussitôt et sur un ton gouailleur.

Ah ! bien ; non tu sais, tu as du culot ! Tu me fais une scène pour mon seau et tu te ballades avec un pot de chambre !

Follavoine, sur un ton vexé.

Un pot de chambre !

Julie

Dame, à moins que ce ne soit une coiffure que tu lances.

Follavoine

Un pot de chambre ! Tu oses comparer ton seau de toilette… à ça ! Mais ton seau de toilette, ça n’est