Page:Feydeau - On purge bébé !, 1910.djvu/31

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Follavoine, de même.

Oh ! moi, tu sais, je veux bien.

Julie

J’ai dit « ma mère » ; eh ! bien, c’est « ma mère ». Inutile de me corriger pour me dire : « ma belle-mère ».

Follavoine

Je t’assure que si j’ai dit « ma belle-mère », c’est que vis-à-vis de moi…

Julie, se dressant comme mue par un ressort, et dos au public, les mains crispées au rebord de la table, le corps penché en avant comme pour dévorer son mari.

Quoi ? Elle n’a pas toujours été correcte ? Tu as quelque chose à lui reprocher ?

Follavoine, le corps rejeté le plus en arrière possible au fond de son fauteuil, afin de se mettre hors de la portée de Julie. — Avec véhémence.

Mais non ! mais non ! Qu’est-ce que tu vas chercher ? Seulement, ça n’empêche pas, tout de même, que vis-à-vis de moi ; ta mère…

Julie, qui a gagné le milieu de la scène, se retournant, et hautaine et tranchante.

Ah ! Et puis, je t’en prie, hein ? En voilà assez avec ma mère !

Follavoine, ahuri.

Quoi ?

Julie

C’est vrai ça ! Cette façon de tomber toujours sur cette malheureuse !… de la cribler de lardons à tout propos… !