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Julie, qui déjà était sur le pas de la porte, se retournant, comme piquée au vif par la réflexion de son mari, descendant jusqu’à lui à pas de fauve, et après s’être débarrassée de son seau de toilette en le déposant devant les pieds de Follavoine — les bras croisés, sous son nez.

Faire faire mon cabinet de toilette par ma femme de chambre !

Follavoine, pour se dérober à une nouvelle discussion, passant devant sa femme et gagnant la gauche.

Oh !…

Julie, ne lâchant pas prise et emboîtant le pas parallèlement au-dessus de lui.

Ah ! bien merci ! pour que tout soit cassé, ébréché ! Non, non ! Je fais ça moi-même.

Elle lâche son mari, et gagnant l’extrême droite, va s’asseoir sur le fauteuil devant la table.
Follavoine

Alors, ce n’est pas la peine d’avoir une bonne, si elle ne te sert à rien.

Julie, tout en étendant sa jambe droite à moitié nue sur son seau comme un tabouret.

Je te demande pardon, elle me sert : elle est là !

Follavoine

Ouai ! Et qu’est-ce qu’elle fiche, pendant que tu fais son ouvrage ?

Julie, un peu interloquée.

Eh ! ben, elle… elle me regarde.

Follavoine

C’est ça ! voilà : Elle te regarde ! Je paye une fille quatre cents francs par mois pour qu’elle te regarde !