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d’autre sous la main… (Aimablement.) Comme quoi un livre sert quelquefois à quelque chose.

Moricet, vexé

Ce n’est pas pour cela que je l’ai écrit… Et moi qui ai pris la peine de te dédier une de mes meilleures pages…… Vraiment, pour le cas que tu fais de mes œuvres …

Il s’asseoit à la table, côté droit, face à la cheminée.
Duchotel

Il y a une page qui m’est dédiée ?

Moricet

Si tu l’avais ouvert, ce livre, tu l’aurais vu… Tiens, page 91… J’ai intitulé ça « Navrance ».

Duchotel

Tu dis ?

Moricet, répétant

« Navrance. » C’est le titre du sonnet. (Lisant.) « À Justinien Duchotel. »

Duchotel, lui serrant la main par-dessus la table

Merci !

Moricet, lisant en scandant les vers avec la complaisance d’un poète qui s’écoute

Ami, crois-moi, la vie est bien une chimère,
Aussi quand je te vois gai, malgré tout cela,
Je me dis : « Le cher homme est heureux et prospère !
Il ne pense donc pas qu’un jour son tour viendra ! »