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perce cependant la vanité.) Vous n’avez pas encore parcouru mon dernier volume : « Les larmes du cœur » ?

Léontine, changeant de ton

Non, pas encore, mon mari l’a pris pour le lire… (Reprenant le premier ton.) Alors, ma foi, qu’y a-t-il d’étonnant à ce que vous ayez pris dans ma pensée, dans mon esprit un ascendant plus grand que le commun des mortels ! Il y a une place pour toutes les affections dans le cœur… Il est assez grand pour que la part que l’on donne à l’un, ne vienne pas rogner sur la part de l’autre… (Se levant et bien carrée.) mais si la femme peut disposer de son cœur, l’épouse ne peut pas disposer de la femme, car l’épouse n’appartient qu’à son mari.

Elle descend à gauche.
Moricet, avec un rire sardonique

Ah ! son mari !

Léontine, retournant à lui, et bien sincère

N’en dites pas de mal, c’est votre ami !

Moricet, se levant

Certes, c’est mon ami… même il vaut mieux que vous, allez ! Il a confiance en moi, lui…

Léontine, avec un hochement de tête et un rictus significatif

Et c’est comme cela que vous lui rendez son amitié.