Page:Feydeau - Monsieur chasse !.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
la conviction la plus absolue et la chaleur la plus grande, tout le comique étant dans la sincérité.
Léontine, allant à la table et s’asseyant sur le fauteuil de gauche

Qu’est-ce que vous voulez, mon ami, il y a un malentendu entre nous !… Vous affirmez que je vous ai dit : « Je vous aime. » Mon Dieu, je veux bien vous croire et je ne m’en dédis pas.

Moricet, triomphant

Allons donc !

Léontine

Mais oui… Pourquoi mon cœur n’aurait-il pas le droit d’avoir ses préférences ? Après tout, vous n’êtes pas fait pour déplaire… Vous êtes mieux que tous ceux que je vois.

Moricet, naïvement fat

Oh ! vous ne voyez que moi ici.

Léontine, moqueuse, très légèrement

C’est peut-être pour ça… (Reprenant.) Vous êtes galant, vous tournez bien les vers. — C’est une qualité pour les médecins. — Et les femmes, voyez-vous, ont toutes dans le cœur une corde qui vibre à la poésie…

Moricet, s’asseyant à table, avec une modestie affectée

Vous êtes bien bonne… (D’un air détaché où