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larmes ?… et moi, je vous consolais… vous pleuriez sur ma poitrine… Ah ! ces pleurs !… Et je vous serrais dans mes bras… Ah ! ces serrements… Je ne savais plus ce que je faisais… Mes larmes se mêlaient aux vôtres, (Voix ordinaire.) j’avais posé la perruche sur le pouff… (Lyrique.) C’est à ce moment que vous eûtes un de ces élans du cœur qui ne mentent pas, ceux-là… Et alors vous le laissâtes échapper ce : « Je vous aime », qui est cause de tout ! J’étais fou ! Votre mari entra sur ces entrefaites… Je n’eus que le temps de saisir ma perruche pour me donner une contenance et nous continuâmes à pleurer tous les trois. Ah ! vous ne direz pas que vous ne l’avez pas dit, ce « Je vous aime » qui est cause de tout !

Léontine

Est-ce que l’on sait ce qu’on dit dans les moments de deuil ?

Moricet, bien net

Oh ! pardon ! Vous étiez sincère à ce moment-là, je vous jure… Il n’y a même que dans ces courts instants où la femme ne pense plus du tout à ce qu’elle dit qu’on peut être sûr qu’elle dit vraiment ce qu’elle pense…

Léontine

Et après ? Quand je l’aurais dit ce : « Je vous aime ». Est-ce que cela implique tout… tout ce qui s’ensuit… car enfin, je ne sais pas ce que vous y avez vu, ma parole d’honneur !

Elle se lève.