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Gontran

Oh ! cristi qu’il fait noir !… et je n’ai pas d’allumettes. (Il descend à tâtons jusqu’à l’extrémité droite de la table — et sa main vient donner dans le ravier aux radis. — Se sentant mouillé, il secoue sa main pour se sécher, puis, à mi-voix dans la direction du lit :) N’aie pas peur, ma petite Urbaine, c’est moi, Gontran. (À part.) Elle ne répond pas… elle doit dormir. (Il remonte vers la porte d’entrée, tire ostensiblement son trousseau de clés de sa poche, referme la porte à double tour, remet son trousseau dans sa poche tout en disant :) Comme c’est commode d’avoir sa clef, on peut venir à n’importe quelle heure ! (Redescendant.) Elle va être joliment contente de me voir. (On entend Moricet ronfler. Gagnant la droite.) Oui, elle dort, je viens de l’entendre respirer avec la régularité d’une personne qui repose… (Nouveau ronflement plus violent.) Seulement, elle a l’air un peu enrhumée ; pourvu qu’elle n’ait pas peur ! Non !… je vais la réveiller par un baiser une personne qui vous embrasse n’est jamais bien effrayante. (Il se rapproche du lit, les ronflements redoublent.) Oh ! mais elle est fortement enrhumée. (Il embrasse Moricet qui répond par un grognement.) Elle a le sommeil dur.

Il grimpe sur le lit et se couche près de Moricet qu’il embrasse.
Moricet, à moitié endormi

Qu’est-ce que c’est ?…

Gontran, se redressant

Un homme !