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driez revenir en arrière ?… non, il est trop tard ! (Avec emportement.) Léontine, est-ce que tout autour de nous ne nous invite pas à l’amour ?… (De sa main droite, il lui a pris la taille et la faisant pivoter doucement autour de lui, il gagne avec elle le fond de la scène. — Tous deux ont le dos tourné au spectateur.) Sentez ces parfums qui vous engourdissent dans une langueur de volupté.

Léontine

Tiens ! c’est vrai, ça sent bon.

Moricet, la tenant toujours par la taille et la faisant de nouveau pivoter doucement de façon à être face au spectateur ; Léontine 1 près de la table, Moricet 2

Voyez cette petite table à deux couverts où nous attend le souper inséparable des tendres entrevues.

Léontine, battant des mains comme une enfant

Oh ! des perdreaux ! des écrevisses… mon mari qui adore ça !

Moricet

Oui ? eh bien ! il n’en aura pas ! (Il la fait passer de son bras droit dans son bras gauche, de façon à prendre le no 1. — Avec lyrisme.) Regardez cette lumière discrète. Que de mystère et de promesses dans cette demi-clarté que nous ferons plus faible encore, juste assez pour nous aimer et pas assez pour nous voir !

Il baisse un peu la lampe de sa main droite laissée libre.