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mariage n’est-il pas l’union de deux cœurs qui s’aiment ? Eh bien, alors, le vrai mari, c’est l’amant ; l’époux n’est que le mari que la société vous donne, tandis que l’amant, c’est le mari que le cœur choisit !

Léontine, résumant

Un mari en second.

Moricet

C’est ça, un lieutenant. (Se levant, et à part, tout en gagnant la gauche.) Ce sont toujours eux qui font la besogne. (Revenant à Léontine.) D’ailleurs à quoi bon discuter, argumenter, nous nous aimons, n’est-ce pas ? (Il prend la main de Léontine qui se lève et l’entraîne doucement à gauche.) Eh bien ! que nous importe le reste !… Avez-vous donc oublié la lettre que vous m’avez écrite tantôt dans un élan généreux ?

Léontine, passant à gauche (no 1)

Mais non… Je rageais…

Moricet, sans se déconcerter

Eh bien ! dans un élan de rage généreuse… Ah ! cette lettre qui m’a ouvert le paradis ! cette lettre…

Léontine

Vous l’avez ?

Moricet

Comment, si je l’ai ? Je la garde sur mon cœur.

Il se frappe la poitrine à la place du cœur.