lui direz que je l’aimais bien et que je meurs pour elle ! (Se levant.) D’ailleurs, elle le saura ! Avant d’en finir, je lui ai fait des vers.
Brigot. — Ah !…
Patrice, tirant un papier de sa poche et lisant
"On dit que tu te maries,"
"Tu sais que j’en vais mourir !"
Brigot, continuant, en chantant :
"Ton amour, c’est ma folie."
"Hélas ! je n’en peux guérir !"
Il se lève. (Parlé.) Vous savez que c’est connu, ça !…
Patrice. — Vraiment ? (Avec philosophie.) Ça prouve que je ne suis pas le premier homme qui meurt d’amour !
Brigot. — Allons ! Voyons ! Il faut se faire une raison ! Une salle de mairie, ce n’est pas fait pour s’y pendre !… On s’y met la corde au cou, mais on ne s’y pend pas.
Patrice. — Ah ! on voit bien que vous ne savez pas ce que c’est que l’amour !
Brigot. — Mais si, j’ai connu ça !… C’était même un beau brin de fille, une gamine.
Patrice. — Une gamine ?
Brigot. — De ce temps-là. Aujourd’hui, elle a cinquante-deux ans !
Patrice. — C’est une vieille gamine !