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Jambart, toussant. — Hum !… hum !…

Barillon, n° 1. — Qu’est-ce que vous avez ? Vous êtes enrhumé ?

Jambart, tirant une pipe « brûle-gueule » de sa poche et la mettant à la bouche. — Non, c’est l’odeur de votre tabac d’Orient qui me tourne sur le cœur.

Il tire une blague à tabac de son autre poche et bourre sa pipe.

Barillon. — Eh ! bien, alors, pourquoi fumez-vous la pipe ?

Jambart. — C’est pour faire passer l’odeur.

Barillon. — Je croyais que vous n’aimiez pas la fumée ?

Jambart, bourrant sa pipe. — J’aime la fumée de ma pipe ! Au moins c’est du tabac français, du tabac patriotique, remontant du fond. — Oui, monsieur, je n’enrichis pas les Turcs, moi !

Barillon. — Oh ! ça, c’est une trouvaille ! Regardez-moi, je vous en prie ! Est-ce que j’ai l’air d’un homme qui enrichit les Turcs ?

Jambart. — Parlez-moi d’une bonne pipe, au grand air !

Il ouvre la porte de la baie vitrée et allume sa pipe dehors.