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Barillon. — Eh ! bien, quand vous aurez fini de renifler le chocolat ?…

Jambart, levant la tête et sans se déconcerter. — Quoi, quand j’aurai fini ? Nous ne sommes pas à la course, ici ! Il faut que vous vous jetiez sur la nourriture !

Barillon. — C’est bien, dépêchez-vous !

Voyant que Jambart n’en finit pas, il coupe son pain en deux et se met à le beurrer.

Jambart, pose la chocolatière sans bruit, prend un morceau de pain et le coupe en deux pour le beurrer. Tout en coupant le pain. — Eh ! bien, je croyais que vous vouliez le chocolat !… Maintenant qu’il est libre depuis une heure, vous ne le prenez pas. Tout ça, c’était pour me faire enrager, hé !

Madame Jambart. — Voyons ! Voyons !

Barillon, à Mme Jambart. — Mais, Frédégonde, je beurre mon pain ; je ne peux pas faire plusieurs choses à la fois.

Jambart, qui a fini de couper son pain, avance son couteau pour prendre une coquille de beurre dans le beurrier. Même jeu de Barillon. Successivement, ils piquent leurs couteaux dans les mêmes coquilles. — Eh ! bien, quoi, décidez-vous ! Quelle coquille prenez-vous ? Vous êtes là à piquer dans toutes les coquilles.

Barillon. — Mais, sacrebleu ! c’est vous qui me prenez chaque fois la coquille que je pique.