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Ursule, sortant par la gauche. — Bien, Madame.

Madame Jambart, après la sortie de la bonne. — Jusqu’aux domestiques qui nous tournent le dos !

Jambart. — Allons ! où est-il, ce chocolat ?

Barillon. — Eh ! bien, là ! il vous crève les yeux.

Jambart prend la chocolatière.

Virginie, entrant de gauche, deuxième plan. — Bonsoir, maman ! (Elle l’embrasse.) Vous avez passé une bonne soirée ?

Barillon. — Ah, oui ! parlons-en !

Virginie, allant à Jambart, lui tendant sa joue. — Bonsoir, mon ami !

Jambart l’embrasse sans rien dire. Elle va à Barillon et lui tend la même joue qu’a embrassée Jambart.

Barillon, qui va pour l’embrasser, se ravisant. — Non ! C’est la joue à Jambart !

Il embrasse Virginie sur l’autre joue.

Madame Jambart, à Virginie qui est allée s’asseoir à côté d’elle. — Prends-tu du thé ou du chocolat, fillette ?

Virginie. — Comme toi, maman, du thé !

Elles se servent du thé. Jambart, qui a conservé la chocolatière jusque-là, histoire de faire droguer Barillon qui attend la tasse à la main et avec des signes d’impatience qu’il ait fini de se servir, prend tout son temps, verse le chocolat bien lentement dans la tasse, en s’arrêtant de temps à autre, pour le humer. Barillon se croise les bras avec impatience.