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Vous entendez, mon père, sa chose ! sa chose !

Il se laisse tomber aux pieds du prêtre et sanglote, la tête enfouie dans son bras et appuyée sur les genoux de l’Abbé.

L’Abbé, lui caressant paternellement la tête.

Mon enfant ! Mon pauvre enfant !

Maurice, relevant la tête.

Ah ! Comment expierai-je un pareil sacrilège ! (Il se lève et passe à droite.) Quand je me suis éveillé, j’ai prié ; j’ai prié jusqu’au matin, implorant mon pardon, me déchirant la poitrine, me meurtrissant les chairs mais je le sens bien : Dieu s’est retiré de moi !

L’Abbé, se levant et allant à lui.

Non, mon enfant, non ! Dieu ne s’est pas retiré de vous ! Certes votre rêve est criminel et le démon vous a visité cette nuit. Mais croyez-vous que tous, et parmi les plus saints, nous n’avons pas eu à subir des épreuves pareilles ? Est-ce que saint Antoine n’eut pas à résister à toutes les tentations qui l’hallucinaient ? Sa sainteté en a-t-elle été diminuée ?

Maurice.

Oh ! mon père, si c’était vrai !