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qu’avez-vous donc de si grave à confesser ?

Maurice.

Oh ! mon père, mon père, je m’accuse parce que j’ai péché, monstrueusement péché.

Il se laisse tomber sur les deux genoux.

L’Abbé, le relevant et le faisant asseoir sur le pied de la chaise longue.

Mon enfant ! Mon fils, relevez-vous ! (S’asseyant en face et tout près de lui, sur le tabouret.) Ici nous ne sommes pas au confessionnal ; et confiez-vous à moi, comme à votre père spirituel. Je suis sûr que vous vous exagérez vos fautes.

Maurice.

Oh ! non, mon père ! Dieu m’est témoin pourtant que ma volonté n’y est pour rien. Comment dans mon cerveau, dont j’écarte avec tant de zèle toute idée coupable, a-t-il pu germer une horreur pareille ?… Cette nuit, j’ai fait un cauchemar : j’ai vu la Magdeleine au pied de N.S. Jésus-Christ. Elle était belle, belle ! ses cheveux étaient défaits et son corps était nu jusqu’à la taille… Elle implorait Notre Seigneur et ses yeux brûlaient d’un amour profane. (L’abbé hoche la tête.)