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désarçonnée… Alors, je me suis dit, je vais un peu lui faire du kilomètre sur la plage, (Imitant de nouveau le galop, les mains tenant des rênes imaginaires.) et patatam ! patapam ! nous voilà sur le sable ; on allait un train ! Quand tout à coup, (Se levant et gagnant la baie à la gauche de la table.) là, de l’autre côté de la pointe, où vous voyez la cabine du douanier, j’aperçois un rassemblement ; (Au-dessus de la table, s’adressant à son père.) tu connais ma curiosité ; je ne suis pas femme pour rien ! Je cingle mon cheval, un temps de galop et j’y suis. (S’appuyant des deux poings sur la table.) Qu’est-ce que je trouve ? Un groupe de marins qui entourait un pauvre petit jeune homme qui avait été entraîné par notre maudit raz de marée et qu’on venait de repêcher sans connaissance.

La Comtesse et Eugénie.

Quelle horreur !

Huguette, à son père, en descendant vers lui par la gauche de la table.

C’est intéressant, n’est-ce pas ? Etait-il vivant ? Etait-il mort ? On ne savait pas. Les pêcheurs discutaient gravement ! (Allant vers la Comtesse.) On parlait déjà de le pendre par les pieds… pour lui faire rendre son eau.