Page:Feydeau - Le Bourgeon, 1906.djvu/313

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
299
LE BOURGEON
ÉTIENNETTE.

Eh bien ? pourquoi me déteste-t-elle, si ce n’est parce qu’elle sent que je possède le cœur de son Maurice qu’elle aime et qu’elle ne me pardonne pas de lui ravir. Épouse-là, mon aimé, c’est la femme qu’il te faut.

MAURICE.

Étiennette, mais c’est fou. L’épouser, moi !… quand mon cœur est plein de toi, quand notre amour est encore tout récent… qu’il est dans toute sa force…

ÉTIENNETTE, vivement.

Oh ! mais non, mais non… je ne te demande pas de l’épouser tout de suite ! Oh ! non non… (Lui prenant amicalement les épaules entre les deux mains.) Je te demande simplement de te faire à cette idée, d’envisager cette perspective, pour plus tard, beaucoup plus tard ! dans un an… un an et demi.

MAURICE, très par-dessous jambe.

Oh ! Dans un an, un an et demi… Alors nous avons le temps d’y penser…

Tout en parlant il se dégage d’Étiennette et gagne le n° 2.
ÉTIENNETTE, insistant.

Promets-moi qu’alors tu l’épouseras.