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LE BOURGEON
MAURICE.
Non, ici ! à Plounidec ! où nous nous sommes vus pour la première fois.
ÉTIENNETTE, doucement émue.
C’est vrai, pourtant.
MAURICE, montrant l’océan.
Regarde-la, la grande verte, la vilaine qui a failli t’enlever à moi.
ÉTIENNETTE, corrigeant vivement.
Regarde-la, la grande verte, l’exquise, qui nous a donnés l’un à l’autre.
MAURICE.
C’est vrai pourtant, je suis un ingrat. (Envoyant un baiser à l’océan.) Tiens, la mer ! (À Étiennette.) Tiens, toi !
Il l’embrasse.
ÉTIENNETTE, se laissant aller à la douceur de l’existence.
Ah ! qu’il serait doux, de vivre ici tous les deux, toujours.
MAURICE, vivement.
Oui ?… C’est ta pensée que tu dis là ?
ÉTIENNETTE, comme dans un rêve.
Oh ! oui.
MAURICE.
Et tu ne regretterais rien de ta vie de