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LE BOURGEON
d’hui. Tu es bien comme ces petits collégiens tout fiers des premières grivoiseries qu’ils apprennent, qui les répètent à tout le monde pour bien montrer qu’ils ne sont plus innocents.
MAURICE.
Tu crois ? c’est qu’en effet je suis le collégien en vacances, le petit soldat qui s’émancipe… (se levant, et allant à Étiennette.) Si tu voyais au régiment… ! les progrès que je fais… ! Je commence à jurer, ma chère amie ! je dis : « nom d’une pipe », « ventre de biche ». « mille tonnerres ».
ÉTIENNETTE, se laissant tomber tout effarée sur le banc de l’arbre.
Non ? Et puis quoi ?
MAURICE.
Oh ! c’est tout ! Merci : (Dévotement sincère.) plus, ça offenserait le bon Dieu !
ÉTIENNETTE.
À la bonne heure !
MAURICE, s’asseyant tout près d’elle, à sa droite.
Ah ! dis que tu n’es pas contente de nous sentir tous les deux ici ?
ÉTIENNETTE.
Chez le curé ?