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LE BOURGEON
LA MARIOTTE, arrivant de gauche, deuxième plan, avec des artichauts à la main et apercevant Maurice qui a fini d’embrasser Étiennette — avec force courbettes.

Oh ! monsieur l’abbé, vous !

MAURICE, tout près d’Étiennette et au-dessus d’elle — bien brutalement.

Bonjour, la Mariotte !… Je vous présente ma bonne amie.

LA MARIOTTE, qui déjà s’inclinait, sursautant scandalisée.

Jésus-Maria ! Est-ce vous, monsieur l’abbé, qui parlez ainsi ?

MAURICE, marchant sur elle, ce qui la fait reculer épouvantée.

Ah ! c’est qu’il y a du nouveau, la Mariotte ! beaucoup de nouveau ! et je suis un vil pécheur comme tous les autres.

LA MARIOTTE, qui est arrivée ainsi jusqu’au pied du perron, s’abritant le visage de son coude levé comme pour se garer de Maurice qui la poursuit sans merci.

Mon Dieu, mon Dieu ! monsieur l’abbé est possédé du démon !

Elle se signe avec un de ses artichauts et se précipite affolée dans le presbytère.
MAURICE, ravi de l’effet obtenu, se laissant tomber dans le fauteuil qui est devant la table, et s’y carrant.

Voilà : je l’ai scandalisée, la Mariotte !

ÉTIENNETTE.

Tu te fais un jeu de ces choses aujour-