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La Claudie.

Oh ! si ; tout ça, parce qu’on a dit à madame que j’avais dansé avec un cuirassier… qui était dans les dragons.

Eugénie, scandalisée.

Vous avez dansé avec un dragon !

La Claudie - Qui était dans les cuirassiers ! Oui, madame ! pour ça !

Eugénie, scandalisée.

Oh !… un dragon !… et à cheval ! oh !

Le Marquis, toujours dessinant.

Bah ! tant qu’il ne l’a pas dragonnée.

La Comtesse, sévérement, au marquis.

Je t’en prie, toi, ne te mêle pas !… (A la Claudie.) Je te répète, mon enfant, qu’il n’y a pas l’ombre de disgrâce dans la mesure que je prends. Mais je ne dois pas oublier que j’ai charge d’âmes ! tu es orpheline ; c’est moi qui t’ai élevée ; j’ai donc pour devoir de veiller sur toi. Or, ce penchant que tu sembles manifester pour le plaisir m’est un avertissement ; tu arrives à un âge où la vie est pleine d’embûches pour une jeune fille ; et si elle n’a pas en elle une rigidité de principes suffisante pour y parer, elle y tombe fatalement un jour ou l’autre. Eh !