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LE BOURGEON
JEAN-LOU.

Alors, ça vaut bien quéqu’chose, n’est-ce pas ? Seulement quoi ?… Ah ! ce que j’ai cherché ! Quand on n’est pas riche, pas vrai ? et puis, je voulais que ce soit un souvenir qui eût rapport… et puis, qu’il vînt bien de moi… Alors je ne sais pas si c’est bien ?… j’ai pensé que ça… ?

Il saute à bas de son banc et va chercher quelque chose dans le casier qui forme le bas de son crochet, lequel est contre la table du jardin.

LA MARIOTTE.

Voyons ?

JEAN-LOU, tirant du casier de son crochet, un objet assezvolumineux enveloppé soigneusement dans de l’ouate.

Oh ! ce n’est pas un objet de valeur !… ce n’est qu’un objet d’art… fait par moi… c’est tout le mérite. Il présente l’objet qu’il a développé tout en parlant ; c’est une espèce de grand verre gravé.

LA MARIOTTE.

Ah ! mais c’est joli !

JEAN-LOU, flatté dans son for intérieur.

Vous trouvez ? C’est moi qui l’ai gravé. Vous voyez, d’un côté : « À ma sauveteuse, son sauveté. » Ça dit tout !… Et au milieu : nos initiales entrelacées. De l’autre côté, elle, assise.