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est coupable. Celui-là la religion le réprouve !

Etiennette, se levant brusquement, et avec résolution.

Eh ! bien, tant pis ! j’en ai trop dit pour pouvoir reculer, et puis je n’ai plus la force de lutter ! (Marchant sur lui et presque dans son oreille.) je vous aime ! je vous aime ! je vous aime !

Maurice, affolé.

Malheureuse, c’est le démon qui vous possède ! Chassez-le ! chassez-le !

Il esquisse un rapide signe de croix, tout en gagnant jusqu’à la cheminée où il demeure le dos tourné pour éviter le regard d’Etiennette.

Etiennette.

Moi, le chasser ! quand il me donne une des sensations les plus intenses que j’aie ressenties de ma vie !

Maurice, se retournant à demi et douloureusement.

A moi… ! vous osez !

Etiennette, à l’angle droit du canapé et de la table.

Oui, j’ose ! oui, j’ose ! Jusqu’alors vous aviez la soutane qui commandait à mon respect. Désormais vous n’êtes plus l’ecclésiastique pour moi ! vous êtes un soldat, vous êtes un homme.