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ça ne manque pas ! ça me donne le cauchemar.

Francine.

Oh ! mon pauvre chéri, alors c’est ma faute ? Oh ! je suis désolée…

Massenay, qui est remonté au-dessus du lit pour aller lui porter le verre d’eau.

Mais je t’en prie, ne vas-tu pas me plaindre ?… pour un cauchemar ! en voilà une affaire ; d’abord moi j’adore cauchemarder : ça donne des réveils délicieux !

Francine.

Ah ! si c’est du raffinement !

Massenay.

Et puis est-ce que ce n’est pas moi qui suis impardonnable d’avoir eu des cauchemars quand je dormais dans tes bras ?… Car nous avons dormi, madame, dans les bras l’un de l’autre.

Francine.

Oh ! oui, comme un petit mari et une petite femme… Oh ça, ça, je voulais ! ça m’a semblé si bon de m’endormir ainsi… gentiment… après !… avec la satisfaction de l’oubli du devoir accompli.

Massenay, avec transport.

Oui, hein ?

Il l’embrasse dans le cou.
Francine.

Ça m’a changée de mon mari.