Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Chanal, hochant la tête tristement.

Ah ! oui… (Il reste un instant rêveur ; soudain, sa figure change d’expression, il regarde Massenay, puis.) Mais au fait qu’est-ce que tu me chantes ?… t’as pas pu le connaître Poteau : c’est à Henri IV que j’ai été avec lui.

Massenay.

Ah ! à la bonne heure ! je me disais aussi… mais alors je m’en fous !… qu’est-ce que tu veux que ça me fasse qu’il soit mort, Poteau ?

Chanal, se levant et gagnant le milieu de la scène.

C’est vrai, puisqu’il était à Henri IV.

Massenay, se levant également.

D’ailleurs je peux dire que du collège, je ne vois plus personne ! Quand on est sur les bancs, on croit qu’on sera amis pour la vie, et puis… chacun va de son côté… Il n’y en a guère qu’un avec qui j’aie conservé des relations… un qui a fait son chemin, celui-là !… D’ailleurs c’est toujours ceux-là qu’on retrouve… ceux-là ou les tapeurs !… Je ne sais pas si tu t’en souviens, c’est le député Coustouillu.

Chanal, gaîment.

Coustouillu ! Ah ! bien je te crois ! (Remontant légèrement dans la direction de la porte de gauche qu’il indique.) Il est ici !

Massenay, qui a suivi son mouvement.

Ici ?