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vienne me le dire en face !… Je lui ferais voir, moi, si je suis un imbécile.

Il regagne vers la gauche.
Hubertin, exagérément aimable.

Vous ? mais tout le monde le sait bien !

Coustouillu, faisant brusquement demi-tour sur lui-même.

Quoi ? Que je suis un imbécile ?

Hubertin, inconsidérément.

Oui… hein ! Mais non ! Qu’est-ce que vous me faites dire !… Un imbécile vous ! Mais qui pourrait penser ça ?

Coustouillu, regagnant la gauche.

Oui… oh !

Hubertin.

Vous qui soutenez un ministère ou le renversez comme un château de cartes…

Coustouillu, qui est arrivé à l’extrême gauche, se retournant brusquement avec un coup de poing sur le coin du couvercle du piano. Oui. Eh ! bien je l’engage à se tenir le Ministère. Ah ! j’ai l’air d’un imbécile ! eh ! bien je lui ferai voir demain au Ministère si je suis un imbécile ! Ah !… ça me soulagera !

Il remonte nerveusement en passant derrière le piano.
Hubertin, à part.

Mais qu’est-ce qu’il a ?

Coustouillu, dans le cintre du piano.

Ah ! mais vous ne me connaissez pas ! Je monterai à la Tribune, et savez-vous ce que je dirai