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troduit, paraît Coustouillu ; type superbe de tribun aux épaules puissantes, au large plastron ; tête de lion, aux cheveux blonds, ondés et en coup de vent ; barbe blonde et carrée. Mais, contrastant avec cet aspect, une allure profondément gênée, une timidité exagérée que le personnage s’efforce à dissimuler sous un air qui veut être à l’aise et sous des sourires qui ne sont que des rictus. Il tient une superbe botte d’asperges sous son bras gauche.
Chanal.

Entre, mon vieux ! justement on parlait de toi.

Sortie d’Étienne.
Coustouillu.

Ah ? Aha ? (Profondément troublé, il éprouve on ne sait pourquoi le besoin d’aller fermer la porte par laquelle il vient d’entrer. Mais ses mains sont prises, l’une par sa botte d’asperges, l’autre par son chapeau ; pour en libérer une, il met son chapeau sur la tête ! Au moment où il ferme la porte, Étienne ferme de l’autre côté ; il n’arrive qu’à se faire pincer les doigts.) Oh !

Chanal.

Laisse donc, Étienne fermera

Coustouillu.

Vi ! Vi ! (Il dépose son chapeau sur la petite table au fond puis, se donnant un air dégagé, il va à Chanal la main tendue.) Ça va bien ?

Chanal, qui est placé juste à la hauteur et à un mètre à droite environ de la chaise volante qui est au fond.

Mais pas mal, merci.

Coustouillu.

Ah ?… vivi… (En se retournant pour aller saluer Fran-