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Belgence.

Oui.

Au lieu de s’en aller il s’assied sur le tabouret de piano.
Massenay.

Personne ne t’a demandé de venir.

Belgence, très piteux, sur le bord de son tabouret.

Ah ! si j’avais su… !

Sophie, faisant retomber sur lui tous les torts.

Ah ! bien merci ?… Je ne vous soupçonnais pas ce caractère.

Belgence, ahuri de cette sortie.

Comment ?

Sophie, toujours dans les bras de Massenay.

Autoritaire, jaloux… ? Ah ! bien !… non mais regardez Émile, est-ce qu’il est jaloux, lui ?

Massenay.

Moi ?… Ah ! ben… !

Sophie.

Un mari jaloux ! ah ! non, merci !

Belgence, tendant les bras comme pour reprendre Sophie.

Mais enfin, tu me prends ma femme !

Massenay, faisant passer vivement Sophie de son bras droit dans son bras gauche de façon à occuper le 2.

Ah ! non, tu es superbe ! Mais c’est toi qui me prends ma femme… et non pas moi qui te prends la tienne. J’étais son mari avant toi !

Sophie, avec une mauvaise foi superbe.

Absolument.