Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Belgence.

Si, si… Et sincèrement ce n’est pas juste… Au fond, Sophie a toujours eu pour toi beaucoup d’affection.

Massenay, avec un rictus amer passant au 1.

Elle ne l’a pas prouvé.

Belgence, parlant tout en marchant et allant s’asseoir sur le tabouret près de la table.

Bien oui ! on fait souvent des choses dans la vie… ! Tu sais, elle était bien jeune… et puis, on donne un tas d’idées fausses aux jeunes filles dans les familles : on leur parle de la fidélité conjugale… alors, elles s’imaginent que c’est fait pour le mari.

Massenay, qui pendant ce qui précède, s’est assis sur le tabouret de piano.

C’est absurde !

Belgence.

Absurde ! (Se levant.) En tout cas, je puis te certifier une chose… c’est que bien des fois elle a regretté devant moi d’avoir été aussi intransigeante avec toi.

Massenay, ému malgré lui, se levant.

Ah !… Oui ?

Belgence, avec un bon sourire.

Bien des fois !

Massenay, très ému.

Non, c’est vrai ?