Page:Feydeau - La main passe !, 1906.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Belgence (2).

Bien oui, je sais bien !… seulement, c’est Sophie… elle a tenu absolument à ce que je vienne te demander ton consentement.

Massenay.

Comment, mon consentement ?

Belgence.

Oui.

Massenay, traversant la scène au-dessus de Belgence pour redescendre à droite de la table — tout cela, tout en parlant.

Ah ! ça, est-ce qu’elle perd la tête ? Est-ce que je suis son père ? Est-ce que je suis sa mère ? Est-ce que ça me regarde ?

Belgence, qui a suivi le mouvement de Massenay.

C’est ce que je lui ai dit ; mais c’est sa condition sine qua non.

Massenay.

Sa condition… !

Belgence.

Bien oui, n’est-ce pas ? Comme nous sommes liés tous les deux, elle ne veut pas avoir l’air de t’enlever tes amis.

Massenay, avec ironie quoique touché au fond.

Non, c’est extraordinaire !

Belgence, se rapprochant de lui et sur un ton persuasif.

Voyons, ça t’est égal… ! du moment qu’elle n’est plus à toi… que ce soit moi ou un autre ?…