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Chanal, à bout d’arguments.

Mais justement ! Il s’agit de ta tête !

Massenay, le retournant et le poussant vers son cabinet.

Eh bien, tant mieux ! ne t’occupe pas de ma tête ! et va par là.

Chanal, navré.

Oh !

Il disparaît, agitant de grands bras au-dessus de sa tête.

Massenay, allant à Belgence les mains tendues, et tout en parlant, le ramenant ainsi, les mains dans les mains, en marchant à reculons jusque devant la table de droite, de façon à ce que Belgence vienne s’asseoir sur le tabouret et Massenay sur le fauteuil. Ah ! mon bon Belgence ! Tu m’apparais comme le rayon de soleil ! Mais qu’est-ce que tu es devenu, depuis un an ? M’as-tu assez lâché !

Belgence, gêné.

Bien, tu sais, dans la vie… !

Massenay, sans s’arrêter à sa réponse, le bourrant de questions.

Et ma première femme, tu la vois toujours ? Qu’est-ce qu’elle devient ?

Belgence.

Eh bien, mais… !

Massenay, d’affilée et comme un homme qui a tant de choses à dire qu’il ne sait par quel bout commencer, passant d’une idée à l’autre, sans se donner presque le temps de respirer. Ah ! quelle boulette j’ai fait de la quitter ! car